Voici quelques notes de ma lecture de « La formation de l’acteur » de Constantin Stanislavski, agrémentées d’interprétations personnelles. Stanislavski était comédien et professeur de théâtre. Il est très estimé pour ses méthodes menant au jeu sincère.
Comment définir un personnage ? Dans le mauvais théâtre, on identifie quelques caractéristiques du personnage et on en joue un stéréotype. Par exemple : un aristocrate.
Les objectifs : Quel est l’objectif du personnage, à l’échelle de la pièce (super-objectif), à l’échelle de la scène, à l’échelle d’une action dans la scène ? Un exercice d’improvisation sur objectifs psychologiques donné par Jonathan Diggelmann et Coralie Vollichard, anciens élèves des Teintureries : le texte d’une scène bateau de petit déjeuner, avec un objectif psychologique donné à chacun·e des deux comédien·ne·s. Par exemple : « je veux qu’il m’aime », ou « je veux qu’il culpabilise », ou « je veux qu’il soit joyeux ». Les stratégies déployées changent d’un·e comédien·ne à l’autre, mais également au cours de la scène lorsqu’une ne fonctionne pas. Cet exercice rend primordiale l’écoute du/de la partenaire. Les micro-objectifs ont à voir avec les verbes d’action.
La relaxation musculaire : En 2019, après un spectacle et un stage de théâtre, j’allais aux urgences car ma nuque était paralysée de douleur. Je traduisais inconsciemment mon investissement dans le personnage par d’inutiles tensions musculaires. En théâtre comme en chant, les tensions musculaires sont handicapantes.
Les circonstances imaginaires permettent de considérer les choses à travers le filtre d’interprétation du personnage, de son vécu. Un exemple d’exercice proposé par Coralie Vollichard : une scène muette où le personnage rentre chez lui et se cuisine un oeuf au plat. Avant la scène, on lui dit « tu viens d’être virée de ton travail », ou « tu a ramassé une malette pleine d’argent dans le métro, et tu l’a cachée ». L’acteur se concentre sur ça pendant qu’il joue la scène, et son jeu s’en trouve subtilement et très justement altéré.
Notamment grace à l’éclairage, Stanislavski incite à trouver la sensation d’isolement en public. C’est à dire de jouer comme si le public n’était pas là. Stanislaski va jusqu’à dire que ce n’est pas grave si le public n’entend pas le comédien qui chuchote ou tourne son dos au public. Il faut concentrer son attention sur soi et sur ses partenaires.
Ce sont là quatre éléments qui ont parlticulièrement raisonné avec mes expériences du théâtre. Stanislavski écrit plus en détail sur d’autres sujets tels que la mémoire sensorielle et affective (très reprises par Lee Strasberg à l’Actors Studio), l’attention, et d’autres éléments permettant d’atteindre « l’état créateur ».