« Ça marche ! », « Y’a un truc ». Pourquoi certains jeux d’acteur donnent cette sensation au public ? Voici une hypothèse neuroscientifique.
Notre cerveau est une machine à deviner. Il créé un modèle du monde, et fait en permanence des prédictions (A Thousand Brains, Jeff Hawkins).
Lorsqu’un·e comédien·ne joue :
– avec un moteur de jeu caché / une tension interne
– avec beaucoup de lâcher-prise et de spontanéité
– avec un décalage entre le fond et la forme (eg. une déclaration d’amour agressive)
– avec un principe de réversibilité de l’action (s’asseoir sur une chaise… ou pas – Christian Geoffroy Schittler)
Le cerveau du spectateur tente de prédire la prochaine action du comédien, mais est souvent surpris (oddball paradigm). Le cerveau reste donc attentif, et le jeu « accroche » le spectateur.
Cette hypothèse doit être vérifiable par électroencéphalographie (P300 Event-Related Potential). De plus, le locus coerelus est activé et libère de la noradrénaline.
Le principe est connu en marketing et communication. « l’inattendu » est l’un des caractéristiques des « idées qui collent », et permet de capter l’attention (Ideas made to stick, Chip et Dan Heath).