« Ça marche ! », « Y’a un truc ». Pourquoi certains jeux d’acteur donnent cette sensation au public ? Voici une hypothèse neuroscientifique.
Notre cerveau est une machine à deviner. Il créé un modèle du monde, et fait en permanence des prédictions (A Thousand Brains, Jeff Hawkins).
Lorsqu’un·e comédien·ne joue :
– avec un moteur de jeu caché / une tension interne
– avec beaucoup de lâcher-prise et de spontanéité
– avec un décalage entre le fond et la forme (eg. une déclaration d’amour agressive)
– avec un principe de réversibilité de l’action (s’asseoir sur une chaise… ou pas – Christian Geoffroy Schittler)
Le cerveau du spectateur tente de prédire la prochaine action du comédien, mais est souvent surpris (oddball paradigm). Le cerveau reste donc attentif, et le jeu « accroche » le spectateur.
Cette hypothèse doit être vérifiable par électroencéphalographie (P300 Event-Related Potential).
Lorsqu’un événement nouveau survient, le locus coerelus est activé et libère de la noradrénaline qui augmente le ratio signal sur bruit dans le cortex (source – ce qui serait cohérent avec mes résultats sur le bulbe olfactif des souris ici), ce qui est une autre manière de dire qu’ils renforcent la vigilance. J’imagine que c’est le fond de commerce du neuromarketing.
Le principe est connu en marketing et communication. « l’inattendu » est l’un des caractéristiques des « idées qui collent », et permet de capter l’attention (Ideas made to stick, Chip et Dan Heath).
Comment manipuler l’attention du spectateur ? L’attention semble être généré par l’équilibre des trois neuromodulateurs sérotonine, noradrénaline et dopamine.
– la noradrénaline augmente le ratio signal sur bruit, sécrétée à chaque stimuli nouveau
– La sérotonine baisse le ratio signal sur bruit, sécrétée à chaque stimuli
– la dopamine, fixe le seuil pour passer à l’action (à la réaction telle que le rire ?). (Ce seuil qui est bien trop élevé chez les Parkinsonniens akinétiques.)